Cinq albums à lire bien au chaud

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En ces temps frileux, pourquoi ne pas s’installer confortablement et lire une bonne B? Notre sélection.
J.-M.R.
Le boucher de Stone, Editions Delcourt
La bande dessinée historique et militaire, même en ces temps troublés, a son public. Voilà le sixième album consacré à ces terrifiantes machines de guerre que sont les tanks. Celui-ci est consacré au B1bis, utilisé par l’armée française dans un premier temps, puis par les Allemands qui en avaient récupéré un certain nombre après la débâcle de Dunkerque. Un destin particulier donc pour cette forteresse qui crachait le feu, la Wehrmacht ayant retiré un des deux canons pour le remplacer par un lance-flammes. Très documenté et bien mis en scène à travers une fiction qui commence en 1944, durant l’opération Market Garden, cet ouvrage intéressera les amateurs du genre.
Souviens-toi que tu vas mourir, Editions Glénat
La guerre de Sécession est terminée. Enfin pas pour tous. Les rancœurs et la haine sont bien là, dans le cœur d’hommes du Sud et du Nord. Le destin va lier deux d’entre eux et il ne sera pas tendre. Pour le tueur du camp esclavagiste et le sergent de l’armée nordiste, le pire est à venir. Une histoire bien contée, un découpage dynamique, des tons qui rendent bien l’ambiance, cet album, à défaut de vous remonter le moral, peut être qualifié de réussite, à condition bien sûr d’aimer les westerns crépusculaires.
Jambalaya Blues, Purple Heart, Editions Le Lombard
Voilà un album fort qui se situe comme le titre pourrait l’indiquer en Louisiane après la Seconde Guerre mondiale. Là, le Klan est intouchable, le racisme est omniprésent et les citoyens d’origine afro-américaine ne sont que des citoyens de deuxième zone malgré les lois votées à Washington. Autant dire que lorsqu’une jeune femme de couleur disparaît, personne ne lève le petit doigt. Mais Joshua Flannagan et son ami Winston vont tenter de faire bouger les mentalités et de faire éclater la vérité. Mission impossible ou presque. Les couleurs de l’album redent à merveille l’atmosphère poisseuse de cet Etat qui nous renvoie au film d’Alan Parker, Mississipi Burning.
Monsieur Apothéoz, Editions Vent d’Ouest
Une bande dessinée qui se situe nettement en-dessus de la production habituelle. Un brin cynique, certes, mais aussi porteuse d’espoir et pleine d’humour, elle suit le parcours de Theo persuadé que son nom de famille porte malheur. Il est vrai que les catastrophes se sont accumulées au fil des générations. Alors Théo végète et tente d’oublier son amour de jeunesse jusqu’au jour où il rencontre Antoine Pépin, écrivain peu inspiré qui lui propose son aide. Mais cela ne va pas aller de soi, Théo va découvrir que chacun dans la vie a ses petits secrets, pas toujours avouable. Et qu’au final, il lui appartient de choisir sa route.
Neoforest, Cocto Citadelle, Editions Dargaud
Une nouvelle série postapocalyptique des plus prometteuses. La forêt a repris ses droits, les Etats se sont effondrés. Subsistent des cités au fonctionnement féodal, mais à la technologie avancée. Quasi immortels, les seigneurs combattent leur ennui comme à l’époque lors de joutes, mais sur des vélos en lieu et place des chevaux. A ce petit jeu, le comte Cocto est très fort, ce qui ne l’empêche pas d’être blessé. Le temps de guérir dans un caisson, il souhaite donner la régence à sa fille Blanche. Mais évidemment, rien ne va se passer comme prévu. C’est captivant pour qui aime la Fantasy et voyager dans des univers nouveaux.