Gail, héroïne - sans âge - de série

La distribution de la série Life proposée par Arte, avec son héroïne Gail, (à g.) © Arte
Pour une fois, une septuagénaire joue un rôle qui n’est pas celui d’une femme âgée. Réjouissant.
Parfois, cela arrive … qu’un scénario de série télé — en l’occurrence, Life (actuellement disponible sur la plateforme d’Arte) — intègre un personnage de «vieille» femme. Et c’est si rare, que cela mérite qu’on s’y arrête.
L’intrigue se déroule dans la ville anglaise de Manchester. On suit quatre héroïnes d’âges différents qui habitent une maison de quatre appartements. Gail, l’une d’elles, s’apprête à fêter son anniversaire lorsqu’elle rencontre, tout à fait par hasard, une ancienne copine de lycée. Cette dernière, belle femme entreprenante toujours en activité, pose sur elle un regard surpris. Qu’est devenue la Gail rebelle de leur jeunesse? Rebelle? Gail a complétement oublié qu’elle l'était. Ce reflet d’elle-même, à plus de cinquante ans de distance, la perturbe et remet ses choix de vie en question.
L’actrice Alison Steadman qui interprète Gail laisse la caméra scruter son visage pour nous entraîner dans ses questionnements intérieurs. Et on le fait sans retenue. L’identification au personnage Gail fonctionne parfaitement, aussi bien qu’aux autres personnages, plus jeunes. Et il émeut autant que les autres. Car ses joies et ses tourments n’ont pas d’âge. C’est l’une des vertus de cette série: représenter une septuagénaire dans des situations de sa vie quotidienne de femme. Son âge n’est pas le sujet. C’est elle, avec ses rides d’expression, ses regrets et ses accomplissements, le sujet. Et ça marche. Que les scénaristes se le disent…
Véronique Châtel